Top 10 des erreurs à éviter en photo et vidéo sous-marine
La photo et la vidéo sous-marines attirent de plus en plus de plongeurs, du simple utilisateur de GoPro au passionné équipé d’un TG-6, d’un caisson ou de phares vidéo. À la boutique, on voit souvent les mêmes questions revenir… et surtout les mêmes erreurs, parfois toutes bêtes, qui gâchent des images pourtant très prometteuses.
Que vous prépariez un voyage, une sortie à la carrière, ou que vous souhaitiez simplement progresser, voici les 10 erreurs les plus fréquentes en photo/vidéo sous-marine et comment les éviter pour ramener enfin les images que vous aviez en tête.
1. Négliger sa flottabilité
Avant de penser cadrage ou réglages, tout commence par la flottabilité. Beaucoup de photographes sous-marins s’aventurent appareil en main sans avoir totalement apprivoisé leur position dans l’eau. Résultat : descentes incontrôlées, coups de palmes brusques, nuages de sédiments, faune qui s’éloigne et images floues.
La solution est simple mais incontournable : s’entraîner. Ajustez votre lestage en tenant compte de l’intégralité de votre équipement photo, puis exercez-vous à rester immobile, uniquement grâce à votre respiration. Lorsque votre flottabilité devient naturelle, vos images gagnent instantanément en stabilité, en harmonie et en précision.
2. Approcher trop près, trop loin, trop vite
Sous l’eau, la relation au sujet est délicate. S’approcher trop vite et l’animal disparaît ; rester trop loin et les couleurs se perdent dans le bleu. La règle est simple : approchez-vous… puis rapprochez-vous encore, mais avec lenteur et respect.
Observez d’abord. Et adaptez votre matériel. Sous l’eau, la distance est tout sauf un détail : elle conditionne toute la qualité de l’image.

3. Oublier que chaque coup de palme modifie la scène
On sous-estime souvent à quel point une simple impulsion de palme peut changer l’environnement : du sable se soulève, un poisson s’enfuit, la visibilité se dégrade. Beaucoup débutent en bougeant trop, trop fort, ou en traînant involontairement leurs palmes vers le fond.
Apprenez à ne faire qu’un avec l’eau. Dirigez vos palmes légèrement vers le haut, déplacez-vous tout en finesse, comme si vous ne vouliez laisser aucune trace derrière vous. Être discret est un atout majeur pour obtenir des images nettes et une scène intacte.

4. Photographier trop vite
La précipitation est l’une des erreurs les plus frustrantes. On repère un sujet, on déclenche trop tôt… et l’image manque de netteté, de structure ou d’intention. Sous l’eau plus qu’ailleurs, la patience est créatrice.
Prenez le temps de vous stabiliser, de régler votre appareil, d’observer le comportement du sujet. Attendez l’instant où il se place idéalement. Et n’hésitez pas à travailler en rafale : sous l’eau, une fraction de seconde fait toute la différence.
5. Compter uniquement sur la lumière naturelle
La lumière s’épuise vite en profondeur : les rouges disparaissent les premiers, suivis des oranges, puis des jaunes. Sans éclairage artificiel, même les scènes les plus colorées finissent dans des tons bleutés et plats.
Un flash ou une lampe vidéo bien positionnés transforment instantanément votre photo. L’éclairage redonne relief, texture et couleur au sujet. Orientez vos sources légèrement en biais pour éviter le backscatter*, et ajustez leur puissance selon votre distance : l’équilibre est subtil mais essentiel.
*En photo sous-marine, le backscatter désigne les petites particules en suspension (sable, plancton…) qui renvoient la lumière du flash vers l’objectif, créant des points blancs indésirables sur l’image.
6. Faire confiance à la balance des blancs automatique
L’automatique fonctionne rarement sous l’eau. La caméra tente de compenser la dominante bleue… et se trompe.
Prenez l’habitude de faire une balance des blancs manuelle à chaque changement de profondeur. Et si vous travaillez en photo, shootez en RAW : vous gagnerez une liberté immense en post-traitement pour restituer fidèlement les couleurs.
7. Passer trop de temps à regarder l’écran
Regarder chaque image juste après la prise est un réflexe courant, mais sous l’eau, c’est un piège. En baissant les yeux, vous perdez des instants précieux, vous perdez le contact avec votre sujet, et vous perturbez votre flottabilité.
Vérifiez vos réglages en début de séance, puis plongez-vous dans l’instant. Observez, anticipez, soyez présent. Revisitez l’écran uniquement si les conditions changent ou si vous avez un doute technique réel.
8. Effacer ses photos sous l’eau
C’est tentant : vous voyez une image floue, colorimétriquement étrange, et vous la supprimez immédiatement. Pourtant, beaucoup de clichés récupérables semblent ratés sur un petit écran. Un bon logiciel peut révéler un sujet net, un détail inattendu, ou améliorer une exposition difficile.
Ne supprimez que ce qui est totalement irrécupérable — noir complet, flou total. Et plongez avec suffisamment de cartes mémoire pour éviter toute frustration.
9. Sous-estimer la préparation du matériel
La meilleure technique du monde ne compensera jamais une batterie à moitié vide, une carte pleine ou un joint mal graissé. La préparation est une étape décisive en photo sous-marine, et trop souvent négligée.
Faites une check-list stricte avant chaque plongée : batteries pleines, cartes vides, joints nettoyés et graissés, anti-buée, éclairages testés. Et prévoyez toujours un petit kit de secours : de quoi nettoyer, réparer ou remplacer le nécessaire.

10. Oublier que l’environnement n’est pas un décor
La photo sous-marine ne doit jamais se faire au détriment de la faune ou du milieu. Certains photographes poursuivent, touchent ou stressent les animaux pour « obtenir l’image ». C’est non seulement dangereux, mais contre-productif : un animal stressé ne se laissera jamais photographier correctement.
Restez immobile, paisible, respectueux. Laissez l’animal venir si tel est son choix. Maintenez toujours une distance raisonnable et évitez tout contact avec le fond ou les structures vivantes. Une belle image est toujours celle obtenue sans impact.

Maîtriser la photo sous-marine, ce n’est pas seulement choisir le bon appareil : c’est surtout apprendre à devenir un plongeur plus attentif, plus doux, plus précis. La technique vient avec la pratique, mais l’attitude fait toute la différence : contrôle, patience, observation et respect de l’environnement.
Si vous souhaitez optimiser votre configuration, ajuster votre éclairage ou obtenir un avis sur votre matériel actuel, passez nous voir au magasin Dive Lyon on accompagne régulièrement des plongeurs dans leur progression photo/vidéo. Parfois, un simple conseil ou un petit réglage change déjà tout dans vos prochaines images.



